Un départ mouvementé

Cette année, nous allons travailler sur deux projets de mise en scène sur deux différentes pièces : On Purge Bébé ! de Georges Feydeau, une farce conjugale de 1910, puis Cendrillon de Joël Pommerat, une pièce contemporaine revisitant le célèbre conte. Nous commençons à réfléchir sur le projet de mise en scène de Feydeau.

Tout d'abord, et ce à notre plus grand regret, nous ne jouerons pas la pièce dans son intégralité : cela demanderait un travail qui demande du temps que nous n'avons malheureusement pas. Mais je pense qu'il nous sera cependant particulièrement intéressant et agréable de monter ce projet (le travail sur Un Fil à la Patte auquel j'ai eu le plaisir de participer l'an dernier me met en confiance !)

Celui-ci sera essentiellement basé sur la dispute entre Julie et Follavoine où nous ferons une sorte de prise de relai, étant donné que plusieurs élèves se partageront successivement l'un de ces deux rôles : nous pouvons considérer que c'est préférable, étant donné que cette avalanche de répliques courtes demande un certain travail en plus de celui sur le personnage en lui-même.

Ce renouvellement d'acteurs pour un même personnage permettra de renouveller l'attention des spectateurs.

Nous jouerons aussi Chouilloux et Toto (celui-ci sera interprété par l'un des acteurs ayant joué Follavoine) : Toto parce qu'il attise la dispute entre ses parents et Chouilloux parce qu'il en est la victime.

Par la suite, nous nous sommes levés pour faire quelques exercices pour nous réveiller physiquement, nous permettre d'atteindre cette énergie si importante pour jouer du Feydeau : il faut en effet un bon engagement du corps pour cela. Nous avons par exemple fait circuler différents gestes qui se croisaient dans tous les sens. Il fallait être clair et vigilant !

 Puis nous nous sommes adonnés à la lecture de la scène 7 : celle-ci a l'avantage d'avoir la présence de nos quatre personnages (Julie, Follavoine, Toto et Chouilloux). Ainsi, chacun s'essaie à chaque personnage, puis donne ses préférences. Nous nous levons ensuite pour un exercice physique de recherche sur la posture et la gestuelle de chaque personnage :

- Follavoine exprimmerait une certaine fierté, mais aussi une manière de parler et de gesticuler qui témoignerait de cette idée de prise de tête continuelle.

- Julie aurait une sorte de lourdeur dans le corps et dans ses déplacements, et plus particulièrement dans ses jambes, ce qui créerait une attitude relâchée, accentuée par les bas sur les talons, ses bigoudis et son peignoir.

Nous n'avons malheureusement pas eu le temps de traiter le cas des deux autres personnages, ce que nous ferons très certainement la semaine prochaine.

Vanina Deniau, TL

Une séance très comique

Des échauffements inhabituels

Cette semaine, nous avons débuté les échauffements par un exercice dynamique pour réveiller notre corps : On devait courir en regardant en l’air en exécutant des sauts de différentes manières tout en pensant bien sûr à équilibrer le plateau à chaque fois. Au début de l’exercice, on peut se demander à quoi cela sert. Mais si on fait abstraction des « douleurs » au cou et de la fatigue, on voit bien que l’on prend conscience de l’espace. On développe des « antennes », comme dit Cécile, qui remplacent le fait que l’on ne puisse pas vraiment voir où on se dirige. Du coup on contrôle notre corps et on est prêtes à éviter toute collision. Nos « antennes » nous aident aussi à sentir les espaces vides pour pouvoir rééquilibrer le plateau à tout moment.

On est ensuite passé au « jeu des chiffres » comme je l’appelle : nous étions allongées par terre et chaque personne devait dire un chiffre après l’autre. Le but de cet exercice : la CONCENTRATION. Concentration que nous avons eu du mal à trouver au début car nous nous précipitions et on a bien vu que nous n’arrivions pas à dépasser 5. Puis, dès qu’on s’est mises à être plus calmes et attentives, c’était parti. On a même réussi à atteindre le nombre 30.

Les premiers essais de jeu pour la pièce

Laura et Virginie ont ensuite commencées à jouer On purge Bébé ! , suivies d’Emeline et Loreleï.

Laura interprète Follavoine et Virginie, Julie. Je trouve que pour ce couple, les rôles sont très bien distribués notamment pour Virginie qui fait preuve d’une excentricité naturelle parfaitement adaptée pour le rôle de Julie.

Elles commencent par la scène où Follavoine refuse de se déplacer, Julie fait donc irruption dans son bureau. Cécile a beaucoup insisté sur les ruptures : par exemple, lorsque Julie entre en colère dans le bureau de son mari puis, pour se moquer de son reproche «  N’entre donc pas toujours comme une bombe ! », elle change de ton et parle avec un air « mielleux ». Elles ont aussi beaucoup repris l’entrée de Julie car son entrée doit être tonitruante et digne de celle d’une star. Ce qui est intéressant c’est le contraste entre sa tenue et sa posture. Ses entrées doivent refléter le caractère de Julie et montrer qu’elle se prend pour ce qu’elle n’est pas (bigoudis, bas sur les talons).

Ce fut ensuite le tour d’Emeline et Loreleï. Notons bien que les deux rôles ne changent pas au même moment et nous avons bien travaillé sur les changements qui deviennent un véritable atout et c’est presque surréaliste car on se retrouve parfois avec deux Julie face à Follavoine, comme dans un rêve.

Loreleï  joue le rôle de Julie et Emeline, de Follavoine. Emeline doit être plus rapide pour lancer ses répliques car à chaque dispute, Follavoine et Julie doivent se répondre du tac au tac, comme si les phrases étaient déjà dans leurs têtes et n’attendaient que le bon moment pour sortir, ce qui accentue le comique.

Mon opinion personnelle sur On purge Bébé !

Dans notre manière d’aborder la pièce, on accentue sur la « vision du mot » et l’effet « dramatique » que Julie a tendance à toujours donner aux choses.

Il nous est encore difficile de bien travailler pour l’instant car le texte n’est pas encore su parfaitement et jouer du Feydeau texte en main est juste impossible.

Jouer Follavoine me convient vraiment, c’est un personnage que j’aime beaucoup et que j’avais déjà un peu interprété l’année dernière lors de nos quelques séances sur Feydeau.

Nous sommes toutes, à mon avis, enthousiasmées de travailler sur une pièce comique cette année, ce qui change de l’année dernière avec les problèmes de canalisations pourries dans Un ennemi du peuple d’Ibsen, pièce très politique. Même si cette année, on parle de purgations…

Wendy Eyala, Tale L

En quête de purgation

Nous avons suivi notre élève de l'option théâtre de Galilée durant l'une de ses séances. Elle nous a informé qu'elle interprêtait le rôle de Julie, tenu par 4 filles successivement, dans On Purge Bébé !  de Georges Feydeau.

La jeune fille nous a donc fait découvrir une séance de théâtre que nous découvrirons ci dessous, au fil de l'article.

La séance a commencé avec un échauffement, un tout nouveau, "du jamais vu". Ce dernier était en rapport avec la pièce, il fallait constituer deux clans : Les Julie et les Follavoine composé, clans composés de leur interprète respectifs. Au tout début, le clan de Julie devait trouver la manière de marcher, de se tenir du personnage, chacune était munie de l'accessoire essentiel : Un seau. Et enfin, le clan de Follavoine auquel l'interprète de Mr. Chouilloux avait pris part devait faire la même chose. Enfin après avoir laissé le temps aux jeunes filles de rentrer dans leur rôles, un groupe uni s'est constitué et les deux clans se sont mis face à face. Et c'est alors qu'une tension verbale et basée également sur la gestuelle s'est construite. Au début de ce combat, ce fut difficile d'ordonner ces deux groupes, mais enfin les deux clans se sont unifiés et chaque interprète s'est trouvé nourri par l'énergie que chacun mettait dans le jeu.

Les élèves ont ensuite exécuté un autre exercice : chacune devait trouver la gestuelle, la posture, les déplacements, la manière de réagir de Mr Chouilloux puis de Toto afin d'aider leur interprète respectifs à le jouer. Notre élève nous confie ne pas avoir réussi cet exercice, elle ne se sentait pas du tout proche de Mr.Chouilloux ni de Toto, qu'elle ne parvenait pas à trouver. Heureusement, le personnnage de Julie lui convient mieux !

C'est alors que les filles se sont mises en place afin de pouvoir reprendre la pièce là où elle s'était arrêtée la dernière fois. C'était à Loreleï, la julie N°2 et Emeline, le Follavoine N°2, de reprendre. A notre avis, la pièce commence à devenir dynamique, mais les mouvements restent limités par le texte toujours en main ce qui rompaient parfois le jeu et coupaient les élèves sur leur lancée, mais ce n'est que le début car il n'est pas difficile de se rendre compte que les élèves ont une grande motivation pour jouer cette pièce.

Enfin, notre élève entre en scène, elle nous confie :

" J'adore jouer Julie, d'une certaine manière je me sens proche d'elle, bien que ce soit loin d'être le cas, rassurez vous, mais je m'amuse avec elle, j'ai d'ailleurs l'impression d'avoir plus de facilité par rapport à l'an passé. Et puis je n'ai même pas besoin de réfléchir, sauf à une chose, les déplacements. Au lycée, la scène est trop petite, ce qui nous oblige à rétrécir nos pas, j'avoue que ça me gêne car avec Julie, j'ai l'habitude d'être rapide et de faire de grand pas. Mais on trouvera une solution pour donner un air naturel à mes petites pas "

C'est donc ainsi que la scéance de théâtre se termine, durant cette séance, nous avons pu voir des élèves motivées et qui se donnait au maximum, on voit qu'elle s'amuse sur scène. Mais nous attendons impatiement de voir le résultat...

                                                                                     Le Figaro, édition septembre, année 2013

Océane Huitorel, TL

La guerre est déclarée !

- Round 1-

Aujourd’hui, le clan des Julie, c’est-à-dire le clan adverse composé de Virginie, Océane, Loreleï et Aude, nous a déclaré la guerre ! Nous étions alors face à face pour une lutte sans merci. Au départ c’est moi qui étais le leader du clan des Follavoine : « Ah çà ! Tu es folle ? Tu m’apportes ton seau de toilette ici, à présent ? » Mais affaiblie par les répliques assaillantes de Virginie et de son clan : «  Quoi, mon seau ? Où ça, mon seau ?», j'ai dû laisser ma place à Vanina pour ressaisir les troupes.  Mais encore une fois, nous fûmes affaiblis par les répliques et gestes du clan adverse. A bout de force face à ces Julie tenaces, nous avons dû abandonner. Nous aurions pu gagner lorsque Vanina leur a répliqué en tournant le dos pour leur montrer qu’on ne les écoutait plus, mais nous n’avons pas tenu cette proposition jusqu’au bout : nous nous sommes retournées lorsque le clan adverse a parlé, ce qu’il ne fallait surtout pas faire car sur scène il est nécessaire de tenir la tension et les propositions jusqu’au bout. Il ne faut jamais relâcher ni abandonner la partie. De même, sur scène, il faut se méfier de la tentation qui nous pousse à regarder le partenaire lorsque nous lui parlons car ceci n’est souvent pas nécessaire et cela peut même affaiblir le jeu. Il a donc fallu que l’on se déclare vaincus tout comme Follavoine qui quitte le foyer à la fin de la pièce de Feydeau.

- Round 2-

Mais la guerre n’était finalement pas terminée. Le clan des Julie a encore une fois provoqué celui des Follavoine mais cette fois-ci devant Chouilloux, sur scène et à l’aide de Toto. C’est Aude qui interprétait Julie sur scène et Wendy qui faisait Follavoine. Julie s’en est prise une fois de plus à Follavoine : elle a voulu lui faire boire une purge pour convaincre son fils d’en boire une. Mais Toto, son fils diabolique, veut que ça soit monsieur Chouilloux qui boive la purge. Julie s’en prend alors à Chouilloux : elle saute sur lui et le force à boire la purge. Nous avons d’ailleurs trouvé une position très osée pour Julie : elle est à califourchon sur Chouilloux qui est allongé sur le canapé. Chouilloux est pris au piège. Follavoine est révolté : « tu perds la tête ! » Julie va trop loin, c’est la guerre ! Toto est au milieu de toute cette guerre et cela ne le dérange pas : nous avons jugé utile de montrer qu’il prend la place de son père en s’asseyant à son bureau tout en profitant du spectacle.

Le clan Follavoine perd une nouvelle fois face à cette Julie tyrannique et son enfant roi.

  Laura Maillard, TL